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Analyse du deuxième septennat discursif (1999-2005)

6. La polyphonie du discours de l’instance au pouvoir au Cameroun

6.1. Analyse du deuxième septennat discursif (1999-2005)

Dans cette partie, nous poursuivons les analyses polyphoniques que nous avons entamées au chapitre exemplaire (chapitre 5). Celui-ci a été un cadre d’expérimentation de nos propositions théoriques, à partir de l’étude du discours de campagne électorale prononcé à Monatélé, en 1992. Dans ce qui va suivre, nous étudions les paysages polyphoniques des deuxième, troisième et quatrième septennats discursifs.

6.1. Analyse du deuxième septennat discursif (1999-2005)

Le discours qui représente cet intervalle est celui de campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2004. Paul Biya l’a prononcé à Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord Cameroun.

La démarche de notre cadre théorique (la polyphonie discursive) impose premièrement l’identification des passages polyphoniques (PP), avant de passer aux analyses linguistique et discursive.

6.1.1. Identification des passages polyphoniques

Dans le discours que nous étudions, les frontières entre les PP sont représentées par une ligne horizontale. Chaque PP commence par la formulation de la thématique qui le structure.

Concrétisons-le:

PP1 [Accueil et remerciements]

Mesdames, Messieurs, Chers compatriotes,

Laissez-moi d’abord remercier Monsieur le Délégué du gouvernement pour la commune urbaine de Maroua pour les paroles chaleureuses de bienvenue qu’en votre nom il a bien voulu m’adresser, à mon épouse, ainsi qu’à la délégation qui m’accompagne.

Je remercie également le Président de l’Assemblée nationale qui est en même temps le président de la Commission provinciale de coordination des opérations électorales dans l’Extrême-Nord pour ses paroles de bienvenue, l’engagement qu’il a manifesté en votre nom pour soutenir ma candidature pour la prochaine élection présidentielle.

Je n’aurai garde d’oublier combien la population de l’Extrême-Nord et ses dirigeants ont une bonne mémoire, combien ils sont reconnaissants de tout ce que nous avons essayé de faire ici en dépit d’une crise économique extrêmement sévère.

Par les temps qui courent, par l’action des médias, les gens ont souvent tendance à voir ce qui n’a pas été fait. Rares sont ceux qui se souviennent de ce qui a été fait.

J’ai noté également, parmi les souhaits que le délégué du gouvernement a exprimés, ce problème de l’université est revenu, et ce n’est pas la première fois. J’ai pris bien note et, compte tenu de nos bonnes relations et de la complicité qui existe entre l’Extrême-Nord et moi, je vois qu’il m’est difficile de vous refuser quelque chose. Alors, nous allons mettre à l’étude ce projet et je pense que l’Extrême-Nord aura son université.

C’est toujours un très grand plaisir pour moi de vous retrouver, chers compatriotes de l’Extrême-Nord. Ici, la chaleur n’est pas seulement celle du thermomètre, elle est aussi et surtout dans les cœurs. C’est la chaleur de la confiance et de l’amitié.

Merci pour votre accueil qui me touche profondément.

PP2 [Justification de la candidature, et l’idéal d’une élection]

Comme vous le savez, j’ai décidé de me présenter à nouveau à vos suffrages le 11 octobre prochain. J’ai pris cette décision, non pas pour des raisons d’ambition personnelle, mais parce que je crois qu’ensemble nous pouvons encore faire de grandes choses pour notre pays.

C’est pourquoi nous avons élaboré un vaste programme en cinq points que j’entends réaliser au cours des sept prochaines années. C’est un programme ambitieux qui devrait permettre à notre pays de sortir définitivement du sous-développement et d’avancer résolument dans la voie de la modernité et du progrès.

Il est évident que cela n’est devenu possible que parce qu’au cours du septennat qui s’achève, nous avons construit, dans la paix et la stabilité, les fondations du Cameroun de demain pour lequel nous avons de grandes ambitions.

J’y reviendrai tout à l’heure.

Chers amis, chers camarades,

Avant de poursuivre, je voudrais m’adresser, à travers vous, à tous nos compatriotes pour rappeler l’importance de cette élection.

Il faut donc que la participation soit aussi forte que possible. Tous ceux qui se sont inscrits doivent aller voter. C’est non seulement un devoir civique mais aussi, pour chacun d’entre nous, un pari sur l’avenir. Un pari que nous devons gagner à tout prix.

Il faut aussi que cette élection soit transparente. Des dispositions ont été prises en ce sens.

Ainsi, le résultat sera incontestable et notre démocratie en sortira renforcée.

Il faut enfin que les opérations électorales se déroulent dans le calme, avant, pendant et après le scrutin. Aucun désordre ne sera toléré. Les éventuels fauteurs de troubles sont prévenus.

Revenons maintenant, si vous le voulez bien, à ce que nous avons fait et à ce que nous allons faire.

PP3 [Bilan politique du mandat précédent]

Au cours des dernières années, nous avons, ainsi que je vous le disais, remis de l’ordre dans la maison Cameroun. Aujourd’hui, la démocratie fonctionne, l’économie progresse, le progrès social est en marche, la paix et la stabilité sont assurées.

Dans ce travail de redressement, l’Extrême-Nord n’a pas été oublié, car je n’ai jamais perdu de vue les engagements que j’avais pris devant vous à Maroua en 1997.

Les éminents orateurs qui m’ont précédé ont énuméré ce qui a été fait, mais cependant voyons rapidement ensemble ce qui a été réalisé depuis cette date dans l’Extrême-Nord.

Il y a sept ans, le taux de scolarisation dans la province était de 37 %. Il est probablement aujourd’hui supérieur à 65 %. On mesure ainsi le progrès accompli. Toutes catégories d’enseignement confondues, plus de 400 établissements ont été construits. Cela représente plus de 1.000 salles de classe financées sur crédits budgétaires et l’aide extérieure. Une attention particulière a été apportée à la qualité de l’enseignement par l’affectation d’enseignants très qualifiés. Comme partout au Cameroun, la gratuité, la distribution du paquet minimum et de manuels scolaires a grandement facilité l’accès à l’enseignement primaire. Il n’est pas exagéré de dire qu’en sept ans le visage scolaire de l’Extrême-Nord a radicalement changé.

Des efforts considérables ont été faits aussi pour améliorer la situation de la santé publique. Deux hôpitaux provinciaux ont été réaménagés et le nombre des centres de santé porté à 194. Le taux de couverture sanitaire est passé de 77 % en 1997 à 94 % actuellement. Cette amélioration est imputable à la construction d’infrastructures de santé, à l’affectation de personnels compétents et à la baisse des prix des médicaments. Les campagnes de vaccination ont permis une meilleure maîtrise des épidémies et fait baisser la mortalité. Enfin, la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose a été intensifiée.

Une attention particulière a été portée à l’amélioration de la condition des femmes de l’Extrême-Nord. Les centres de promotion de la femme et leurs groupements d’activité dans les secteurs de l’agriculture, du commerce et de l’élevage ont été encouragés par les pouvoirs publics tandis que le milieu associatif et les organisations internationales apportaient leur soutien en matière de formation et de gestion familiale.

A partir de 1998, le Fonds National de l’Emploi a étendu ses activités aux trois provinces du Grand-Nord. Il a orienté plusieurs milliers de demandeurs. Le lancement de grands chantiers (ponts et routes) a ouvert des opportunités d’emploi.

Des organismes comme le PREPAFEN ont également apporté leur contribution à l’auto emploi par l’aide à la création de micro entreprises et au financement de petites réalisations telles que puits, magasins de stockage des grains, etc. Ces différentes initiatives ont contribué de façon significative à la lutte contre la pauvreté qui est, vous le savez, une dimension essentielle de notre politique sociale. l’attribution de véhicules, l’amélioration des semences et un appui financier aux organisations paysannes. Dans le cadre du renforcement de la sécurité alimentaire, diverses opérations ont été conduites : création de greniers communautaires, aide à la conservation des récoltes, lutte contre les parasites et aide alimentaire d’urgence. Pour sa part, l’élevage a bénéficié de l’aménagement de nombreux points d’eau.

Mais, outre l’éducation et la santé, ce sont les conditions de vie de la population qui ont été au premier rang des préoccupations du Gouvernement. L’accès à l’eau potable qui fait l’objet d’un projet de développement de l’hydraulique villageoise, a été rendu possible dans de nombreuses localités : 268 opérations ont été réalisées et au moins autant sont en cours ou en projet dans la province. A titre d’exemple, Je citerai le projet d’alimentation en eau potable sur l’axe Mokolo-Mora.

Le raccordement au réseau électrique fait également partie des facteurs qui contribuent à l’amélioration de la qualité de la vie. Le programme d’électrification a permis depuis 1997 l’extension du réseau basse tension dans les six départements de la Province. Une vingtaine de localités ont pu être raccordées au réseau.

D’autre part, un effort particulier a été apporté à la restauration du réseau routier. Au cours des dernières années, plus de 6000 km de routes, revêtues ou non, ont fait l’objet de travaux. A Maroua, certains axes de la voirie ont été bitumés et des travaux d’assainissement réalisés.

La libéralisation du secteur qui a facilité la création de nouvelles sociétés de transport, a amélioré les communications internes de la province et avec le reste du pays. L’ouverture de nouveaux bureaux de poste et l’arrimage de la CRTV au satellite vont aussi dans le même sens.

Le tourisme qui est une des richesses potentielles de la province a été encouragé. Des infrastructures ont été rénovées ou construites pour faciliter l’accès aux sites touristiques.

Enfin, et ce n’est pas le moins important, l’insécurité qui était un handicap majeur à la fois pour le développement de votre province et votre tranquillité, l’insécurité a cédé du terrain. Cela est dû à la création de nouvelles unités de forces de l’ordre, à la collaboration des populations et à la stabilisation de nos relations avec nos voisins. Je me réjouis bien entendu de cette accalmie que nous allons consolider, conforter par tous les moyens.

Chers amis, chers camarades,

Pour l’essentiel, vous le constatez, les promesses que je vous avais faites ont été tenues.

Vous l’avez d’ailleurs reconnu tout à l’heure. Vous l’aviez d’ailleurs déjà reconnu, puisqu’aux élections législatives et municipales de 2002, vous avez accordé à la majorité présidentielle une adhésion massive. Permettez-moi de saisir la présente occasion pour vous en remercier à nouveau très sincèrement.

Bien sûr, malgré nos efforts, tout n’est pas parfait et il reste, j’en conviens, beaucoup à faire.

Mais je pense que, soutenus par une majorité présidentielle qui croit aux vertus du dialogue démocratique et au progrès social et qui rejette la violence et le désordre, nous pouvons ensemble poursuivre le travail entamé et hisser notre pays à un niveau de développement plus élevé.

PP4 [Promesses / projets]

C’est précisément l’objet du programme en cinq points dont je vous ai parlé au début de cette intervention et dont je vais maintenant vous esquisser les grandes lignes.

Nous vivons en démocratie. C’est incontestable. Vous élisez librement vos représentants.

Vous pouvez exercer vos droits et vos libertés. Il y avait encore un progrès à faire pour que vous puissiez participer plus pleinement à la gestion des affaires publiques au niveau régional et communal. C’est chose faite avec l’entrée en vigueur des lois de décentralisation.

Il nous reste pour achever de moderniser notre démocratie à acquérir ce comportement citoyen qui fait passer l’intérêt général avant l’intérêt particulier. Il nous faudra pour cela éradiquer la fraude et la corruption qui entravent notre marche en avant. Nous allons nous y employer résolument.

Notre économie a renoué avec la croissance. C’est un fait. Nous pouvons donc envisager maintenant de nous fixer des objectifs plus élevés. C’est l’une -et non la moindre- des grandes ambitions de notre programme. Nous allons ouvrir de larges perspectives à notre politique agricole, par exemple pour l’Extrême-Nord en relançant la riziculture. Nous allons appliquer un programme énergétique d’envergure. Nous allons mettre en œuvre une politique industrielle digne de notre pays. Nous allons donner un nouvel élan à notre politique touristique, en particulier dans l’Extrême-Nord.

Nous pouvons attendre de cette attitude volontariste, appuyée sur la rigueur budgétaire et l’accélération de nos réformes structurelles ainsi qu’avec l’aide des bailleurs de fonds, une croissance plus forte et par voie de conséquence une progression sensible de l’offre d’emploi.

A côté de ces effets mécaniques sur la réduction du chômage, l’Etat continuera d’agir pour vaincre ce cancer social. Il le fera par l’entremise du FNE mais aussi en procurant à la jeunesse des formations adaptées à la conjoncture et en accélérant la professionnalisation de l’enseignement.

Les efforts que nous avons faits au plan de l’éducation et dont votre province est un très bon exemple, seront intensifiés. Les bons résultats obtenus au niveau de l’enseignement primaire nous obligent à prévoir un accès plus large au secondaire et au supérieur. Les élites ainsi formées seront l’avant-garde de la province sur le chemin de la modernité.

Les progrès notables obtenus dans le domaine de la santé seront consolidés par un ensemble d’actions qui mettront l’Extrême-Nord à un niveau exemplaire.

Par ailleurs, les projets qui contribuent à l’amélioration des conditions de vie et d’activité de la population, qu’il s’agisse de l’eau, de l’électricité, des routes, etc, ces projets feront l’objet d’un traitement prioritaire qui trouvera sa place dans notre politique de progrès social à laquelle, vous le savez, j’attache la plus grande importance.

Je ne saurais omettre l’attention particulière qui sera portée au sort des femmes de l’Extrême-Nord, courageuses, bonnes mères de famille, qui tiennent dans l’économie de la province une place de choix. Elles peuvent compter sur moi pour la défense de leurs droits, pour faciliter leur vie quotidienne, pour les aider à acquérir une bonne formation et pour donner à leurs enfants, leurs filles particulièrement, un meilleur accès à l’éducation. Elles le méritent et je sais qu’elles en feront un meilleur usage.

Maintenant, j’en viens à ce qui est sans doute le plus important : la paix et la stabilité dont notre pays jouit désormais. Je n’ignore pas que votre province est très sensible à ce genre de problèmes, elle qui a trop longtemps souffert du phénomène des coupeurs de routes et qui a été exposée, plus que partout ailleurs, aux pressions extérieures. Tout sera fait pour consolider la situation actuelle dans l’Extrême-Nord et là où c’est nécessaire, pour l’améliorer. Il est en effet capital que les populations de votre province continuent de vivre en paix et dans la stabilité afin qu’elles puissent jouer le rôle qui doit être le leur dans la mise en œuvre des grands projets dont je vous ai parlé.

Enfin, ces grands projets devront faire l’objet, à l’intérieur mais surtout à l’extérieur d’une large publicité, car il est exact que notre pays souffre d’un certain déficit de ce point de vue.

Tout le monde connaît les Lions Indomptables, Manu Dibango et quelques autres, et c’est bien, mais qui connaît nos multiples atouts dans les domaines économique, culturel et touristique. Nous avons là de grands progrès à faire. Ce sera là l’objet d’une grande campagne de communication pour faire mieux connaître le Cameroun et ses multiples potentialités.

Bien entendu, ces potentialités ne pourront être exploitées que si notre pays demeure une oasis de paix et de stabilité.

A cet égard, je voudrais vous dire en terminant, qu’il me paraît de la plus haute importance que vous considériez soigneusement cet aspect des choses lorsque vous mettrez votre bulletin dans l’urne le 11 octobre. L’anarchie et la guerre civile nous ramèneraient des décennies en arrière. Les exemples ne manquent pas, hélas, sur notre continent de ces situations catastrophiques.

C’est donc une lourde responsabilité qui est la vôtre. Mais, comme toujours, je fais confiance à votre bon sens et à votre jugement pour faire le bon choix.

Vive Maroua. Vive la province de l’Extrême-Nord. Vive le Cameroun. Je vous remercie.

6.1.2. Analyses linguistique et discursive

Nous entamons par le niveau linguistique, où nous procédons à la description et à la configuration polyphonique des différents marqueurs polyphoniques ancrés dans la phrase.

L’analyse discursive quant à elle consiste à saturer les variables linguistiques en contexte ; elle est aussi le lieu où nous interprétons les phénomènes dialogiques qui ne relèvent pas des instructions sémantiques de la phrase.

- Analyse du premier passage polyphonique (PP1) PP1 porte sur l’accueil et les remerciements : Mesdames, Messieurs, Chers compatriotes,

Laissez-moi d’abord remercier Monsieur le Délégué du gouvernement pour la commune urbaine de Maroua pour les paroles chaleureuses de bienvenue qu’en votre nom il a bien voulu m’adresser, à mon épouse, ainsi qu’à la délégation qui m’accompagne.

Je remercie également le Président de l’Assemblée nationale qui est en même temps le président de la Commission provinciale de coordination des opérations électorales dans l’Extrême-Nord pour ses paroles de bienvenue, l’engagement qu’il a manifesté en votre nom pour soutenir ma candidature pour la prochaine élection présidentielle.

Je n’aurai garde d’oublier combien la population de l’Extrême-Nord et ses dirigeants ont une bonne mémoire, combien ils sont reconnaissants de tout ce que nous avons essayé de faire ici en dépit d’une crise économique extrêmement sévère.

Par les temps qui courent, par l’action des médias, les gens ont souvent tendance à voir ce qui n’a pas été fait. Rares sont ceux qui se souviennent de ce qui a été fait.

J’ai noté également, parmi les souhaits que le délégué du gouvernement a exprimés, ce problème de l’université est revenu, et ce n’est pas la première fois. J’ai pris bien note et, compte tenu de nos bonnes relations et de la complicité qui existe entre l’Extrême-Nord et moi, je vois qu’il m’est difficile de vous refuser quelque chose. Alors, nous allons mettre à l’étude ce projet et je pense que l’Extrême-Nord aura son université.

C’est toujours un très grand plaisir pour moi de vous retrouver, chers compatriotes de l’Extrême-Nord. Ici, la chaleur n’est pas seulement celle du thermomètre, elle est aussi et surtout dans les cœurs. C’est la chaleur de la confiance et de l’amitié.

Merci pour votre accueil qui me touche profondément.

Prenons la première occurrence de ce PP :

(1) Je n’aurai garde d’oublier combien la population de l’Extrême-Nord et ses dirigeants ont une bonne mémoire, combien ils sont reconnaissants de tout ce que nous avons essayé de faire ici en dépit d’une crise économique extrêmement sévère.

La polyphonie de cette occurrence porte sur la locution prépositive en dépit de. Ce marqueur de concession (Morel 1996) crée une interaction entre l’énoncé du locuteur et un savoir antérieur doxique. Celui-ci, dans (1), serait : dans un contexte de crise sévère, il n’est pas évident de faire des réalisations. Contenu que le locuteur admet et concède pour relever la grandeur et la pertinence des actions menées dans un tel contexte.

Nous saturons les sources des différentes entités sémantiques en interaction comme suit : Pdv1 (Dans un contexte de crise sévère, il n’est pas évident de faire des réalisations) a pour source la doxa ou l’opinion générale (ON). Vx1 est l’énoncé réel de Paul Biya, qui admet le contenu de pdv1 par l’emploi de la locution concessive en dépit de.

Étudions le cas suivant :

(2) Par les temps qui courent, par l’action des médias, les gens ont souvent tendance à voir ce qui n’a pas été fait. Rares sont ceux qui se souviennent de ce qui a été fait. J’ai noté également, parmi les souhaits que le délégué du gouvernement a exprimés, ce problème de

(2) Par les temps qui courent, par l’action des médias, les gens ont souvent tendance à voir ce qui n’a pas été fait. Rares sont ceux qui se souviennent de ce qui a été fait. J’ai noté également, parmi les souhaits que le délégué du gouvernement a exprimés, ce problème de